Le vent de la révolution, dans le sens du renouvellement et du rajeunissement des dirigeants, a-t-il, enfin, soufflé du côté du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) à l’occasion du dernier congrès des journalistes qui a vu éclore une nouvelle direction composée de jeunes journalistes qui accèdent, pour la première fois de leur carrière, à un stade aussi important de la gestion des affaires du secteur et promettent d’insuffler un sang neuf à l’organisation syndicale médiatique en y propulsant de nouvelles priorités qui viendront — comme l’attend la majorité des congressistes — supplanter les anciennes méthodes d’action en vigueur depuis l’avènement de la révolution et surtout les préoccupations ou les dossiers qui accaparaient l’attention et l’intérêt des bureaux qui ont eu le loisir de diriger le Snjt durant les dix dernières années ?
Cette question s’impose d’elle-même quand on analyse, à tête reposée, les résultats auxquels ont abouti les travaux du congrès au niveau de la réussite de cette nouvelle et jeune génération de journalistes attachés principalement et exclusivement à faire accéder la profession à la position qu’elle mérite d’occuper dans l’œuvre générale de construction démocratique et déterminés à tenir le secteur à l’écart des tiraillements politiques et du clientélisme partisan ainsi que des pressions des lobbies quel que soit leur agenda, sans oublier — ayons l’audace et le courage de le dire — la vigilance et la veille de tous les jours face aux intrus qui ont malheureusement réussi à souiller la profession pour en répercuter auprès de l’opinion publique une image le moins qu’on puisse dire déplorable du fait de la prolifération et de la multiplication de ces sites de «désinformation et d’intoxication» œuvrant sur les réseaux sociaux et ternissant l’image de la profession et des professionnels.
Certes, la tâche de moralisation de la profession, de réhabilitation des professionnels au niveau moral et financier et d’amélioration de l’image des médias nationaux altérée, faut-il le reconnaître, par les dépassements des politiques de tout ordre et par les pratiques irresponsables de certains pseudo-journalistes et communicateurs, plus particulièrement cette race de chroniqueurs incontrôlés et irresponsables, est délicate, difficile, voire impossible, au vu du climat dans lequel le nouveau comité directeur du Snjt devra évoluer au cours des trois prochaines années.
Sauf que l’enthousiasme de la nouvelle équipe dirigeante, son engagement à réussir sa mission et le soutien actif que lui témoigneront les adhérents lui seront certainement d’un grand apport pour être à la hauteur de la confiance placée en elle.